CONSEIL MUNICIPAL :
NOUS CONSERVONS NOTRE INDEPENDANCE
Lors des élections
municipales de 2008, notre liste LCR-CUAL avait fait une fusion
technique lors du 2éme tour avec la liste des Verts. Avec plus de
18%, nous avions eu 5 élu-es et constitué un groupe indépendant de
la majorité PS-PC-Modem.
Plus de 4 ans après,les 3
conseillers d’EELV viennent de décider d’entrer dans la majorité
municipale, nous ne partageons pas cette décision politique.
Nos divergences avec la
majorité municipale ne se sont en rien atténuées depuis la
constitution de notre liste.
Le dernier rapport COMPAS
(Centre d’Observation et de Mesures des Politiques Sociales) a mis
en évidence la pauvreté et la précarité dans notre ville, plus
d’un habitant sur quatre est pauvre, les taux de chômage sont bien
plus hauts que la moyenne nationale et sont catastrophiques dans les
quartiers populaires. Cette rentrée voit les plans sociaux et les
fermetures d’entreprises se multiplier (Sanofi, Virgin, Crédit
Immobilier de France…). Notre priorité sociale n’est pas la
multiplication des Zones de Sécurité Prioritaire (ZSP) pour les
quartiers de Montpellier mais la fin de la précarité et du chômage,
c’est la mobilisation pour une loi interdisant les licenciements en
commençant par les entreprises qui font du profit. C’est aussi,
l’appropriation collective de Sanofi pour l’intégrer dans un
grand pôle public de la santé. A l’évidence, ce type de décision
ne rentre pas dans les pouvoirs de Mme le Maire, mais elle peut se
positionner en ce sens, être au côté des salariés en lutte,
mettre les moyens de la mairie à leur disposition pour coordonner
leurs actions, agir avec les autre villes et élus pour construire un
rapport de force national, exiger du gouvernement une loi, la
réquisition des entreprises et une véritable appropriation
sociale…. Voilà comment nous concevons le rôle d’une majorité
dans un moment où pour réussir le changement il faut du courage
politique et oser rompre avec un capitalisme en crise.
Nous
refusons les augmentations d’impôts décidées par l ’Agglo
et ceci d’autant plus que cette instance n’est pas élue au
suffrage universel. Où est sa légitimité ?
Il est vrai que les transferts
de compétences (décidés par la majorité) font que des questions
décisives se décident à l’Agglo, mais rien ne peut se faire sans
l’accord des élus de Montpellier, soit 45 sur 90, et tous de la
majorité. Il est inadmissible que les transports publics à
Montpellier coûtent 1,40 euros alors que les bus du Département, et
certains TER coûtent 1 euro ! Nous sommes pour la gratuité des
transports publics, c’est pourquoi tout ce qui va dans ce sens est
positif.
Côté priorité écologique,
nous sommes pour que l’eau soit en régie publique et que cette
décision soit annoncée publiquement sans attendre. Le silence
actuel ne peut que nous inquiéter alors que l’échéance de fin de
contrat arrive. Nous refusons le doublement de l’A9, véritable
aspirateur à voiture et à camion. Il est plus que temps, alors que
le PS a tous les pouvoirs, de renforcer le transport de fret
alternatif au tout camion (ferroutage, merroutage…). Le logement
social reste une priorité majeure dans une ville où 70% de la
population peut y prétendre et où les dossiers en attente se
comptent par milliers. Il faut un véritable plan d’urgence dans
l’Agglo et ceci d’autant plus que nous allons passer à 25% ;
Vu le retard considérable pris, sans plan d’urgence volontariste
nous n’arriverons jamais au 25% !, il faut un développement
du logement social dans tous les quartiers et dans toutes les
communes de l’Agglo, une véritable mixité sociale sur l’ensemble
de la ville et non seulement confinée principalement aux quartiers
populaires.
Côté démocratie, nous
n’avançons pas. C’est ainsi que, par exemple, la majorité a
décidé l’étalement urbain avec symboliquement aujourd’hui des
projets d’urbanisation au-delà de l’A9 ( gare TGV, centre
d’affaire, nouveau quartier OZ …), sans consultation ni contrôle
ni décision des populations.
C’est la conception
quotidienne de la démocratie locale menée par cette majorité que
nous déplorons depuis 4 ans : très peu de participation des
habitants, une concertation réduite au minimum légale, des comités
de quartier peu visibles et peu associés aux décisions. D’autres
municipalités en France et ailleurs ont une meilleure politique de
démocratie participative, il serait temps de s’en inspirer.
Pour finir, le choix fait par
le gouvernement Hollande de s’inscrire dans la réduction des
déficits avec sa « règle d’or » aura des conséquences
catastrophiques pour les collectivités territoriales. Les
conséquences en terme d’emplois, de services publics,
d’investissements publics seront majeurs. L’austérité
permanente concernera aussi notre ville, c’est aussi pourquoi nous
nous positionnons contre ce traité d’austérité permanente.
C’est pour toutes ces
raisons que, tout en luttant fermement contre la droite comme nous
l’avons fait pour nous débarrasser de Sarkozy, nous ne demandons
pas à intégrer cette majorité et conservons notre indépendance.
Montpellier, le 1 Octobre
2012.
Anne Rose Le
Van et Francis Viguié
conseillers
municipaux Gauche Anticapitaliste – Fase
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