Compte
rendu par Francis Viguié et Anne Rose Le Van ( GA/Fase)
Deux
remarques préalables :
*
Ce conseil avait 91 délibérations à l’ordre du jour. En
commençant à 18h, nous en étions à 23h à la délibération 70 et
ceci sans pause. Traiter autant de points dans de telles conditions
pose un problème démocratique. Pourtant rien n’empêche de faire
plus de conseils municipaux ou de modifier les horaires. Par exemple,
le prochain conseil se tiendra le 6 Mai avec probablement autant de
délibérations alors qu’il n’y a pas de conseil en Avril.
*
Pour les prochaines municipales, les 3 candidats du PS sont
officiellement en piste. ( Mandroux, Saurel, Moure) . Moure a tenté
d’imposer sa candidature en rassemblant lors de sa conférence de
presse de nombreux élus, le patronat local et le monde du sport.
Mais pour les gens de gauche, la présence de la famille Nicollin,
d’Altrad, de Salerno ou encore de Deljarry ne peut qu’être le
signe d’une connivence avec le patronat local dont nous n’avons
rien à attendre sinon de mauvais coups.
Nous
avons fait une première intervention sur l’ordre du jour, en
rappelant notre exigence d'un débat sur la gestion de l'eau.
En
effet, depuis plusieurs conseils nous exigeons un débat et un vote
sur la question de l’eau et du mode de gestion. Notre position est
connue, nous sommes pour une régie publique de l’eau et de
l’assainissement et en ce sens nous militons dans le collectif pour
une régie publique. Suite à une de nos interventions, Mandroux
s’était engagée à un débat « en début d’année ».
Comme aucune délibération n’était soumise au vote, ni aucun
débat n’était prévu, nous sommes intervenus à nouveau pour
rappeler notre exigence, sachant qu’un Forum aura lieu en mai et
que les conseillers de l’Agglo doivent voter début Juillet.
L’Agglo n’est pas élue par les habitants, elle a un problème de
légitimité pour trancher un débat aussi important. Nous exigeons
donc un vote du conseil municipal et une consultation des habitants.
Mandroux répondra qu’un débat sera organisé à la Maison de la
Démocratie ! Ce qui ne répond en rien à l’exigence
démocratique posée. Nous devons comprendre que le PS local, à
l’image de l’Agglo, ne veut pas entendre parler de vote des
conseils municipaux, ni de consultation de la population ! Nous
nous engageons à déposer un vœu sur cette question pour le
prochain conseil municipal. (Voir Midi Libre et Hérault du Jour du
27 mars 13)
Mais
cette question est sérieuse et une raison de plus pour rendre
impossible une liste commune avec le PS au premier tour des
Municipales . Comment faire liste commune avec un parti qui refuse
une régie publique de l’eau !
Deux
délibérations ont entraîné un débat de politique nationale :
l’une concernant les rythmes scolaires et l’autre les emplois
d’avenir.
La
première délibération portait sur les conséquences du report à
septembre 2014 de la modification des rythmes scolaires.
Lors
du conseil du mois dernier, nous nous étions positionné pour le
report de cette mesure. Aucune des conditions minimum n’étaient
réunies pour une modification améliorant la qualité de
l’enseignement, l’éveil des enfants pas plus qu’une
concertation avec les enseignants, les salariés de la mairie et les
parents.
La
majorité a donc décidé de reporter à 2014. La délibération
proposée mettait en place un conseil et une série de discussions
pour préparer un projet cohérent, mais pour le début de l’année
prochaine. Autrement dit, la majorité gagne du temps, n’aborde pas
les questions de fond comme les moyens budgétaires et de fait laisse
le bébé à la prochaine équipe municipale.
Nous
sommes donc intervenu sur le fond du dossier, la délibération ayant
peu d’intérêt.
La
question fondamentale concerne les moyens pour l’embauche
d’enseignants, d’animateurs, le taux d’encadrement, la priorité
pour l’école et le service public en général. Or, nous sommes la
politique d’austérité décidée par le gouvernement conduit à
diminuer la dotation de l’Etat ( c’est à dire moins d’argent
donné aux communes). Cette politique de désengagement de l’état,
de baisse de la dotation ne peut que s’aggraver avec le projet
actuel de décentralisation (dit acte 3 de la décentralisation).
L’adjoint concerné avait chiffré à 2 M d’euros le passage en 4
jours et demi. Incapable de trouver ces moyens financiers, la
municipalité reporte le projet malgré les pressions du
gouvernement. Il est clair qu’une école de qualité est
contradictoire avec l’austérité gouvernementale.
Nous
avons aussi rappelé les problèmes actuels de classes surchargées,
de locaux, de suppressions de postes. Nous nous félicitons du
mouvement coordonné de plusieurs écoles de Montpellier posant avec
force leurs exigences lors des Nuits des Ecoles ou de la
« sardinade » devant le rectorat. Notre affirmons une
position ferme contre l’austérité, pour une priorité donnée à
l’école.
Nous
nous sommes abstenus sur la délibération proposant la mise en place
d’un cadre de concertation pour 2014, le problème est austérité
ou pas, ceci conditionnant la qualité de l’accueil des enfants et
de l’école. Nous aurons à nous prononcer dans les mois qui
viennent sur le fond du dossier. Nous prendrons contact avec les
syndicats enseignants et ceux de la mairie ainsi qu’avec les
parents pour une mobilisation commune.
La
délibération 3 a provoqué le même type de débat. Il ne
s’agissait pas d’école mais de soit -disant lutte contre le
chômage avec les emplois d’avenir.
Le débat n'est pas sur la délibération qui recrutait 15 jeunes
mais sur le fond de la politique gouvernementale.
Voici
ci-dessous les arguments essentiels que nous avons développés :
Après
une phrase disant « le
gouvernement a affirmé comme objectif national la réduction du
chômage »
nous avons la demande « d’approuver
le recrutement de 15 emplois » !!
Il y a 4000 employés municipaux, nous parlons d’une embauche
représentant 0,3% des emplois totaux ! Derrière ce chiffre
ridicule, la vérité est cruelle pour les tenants de la politique
gouvernementale. Roumegas jouera au bon défenseur de la politique
gouvernementale et proposera d’embaucher 150 emplois pour tenir
l’objectif national de 150.000 emplois d’avenir. Mandroux
beaucoup plus modestement souhaiterait bien doubler la mise. Ils se
feront renvoyer dans les cordes comme irresponsables.
Le constat est simple : la politique d’austérité supportée
par les municipalités ne permet pas de financer les emplois
précaires voulus par le gouvernement ! L’objectif
national, tout comme le changement des rythmes scolaires, se heurte à
l’austérité.
Après
ces premières remarques, nous avons précisé ce qu’était pour
nous une lutte contre le chômage. Pour commencer, il faut voter une
loi contre les licenciements ou suppressions de postes dans les
entreprises qui font des profits, pour défendre de salariés comme
ceux de Sanofi. Il faut mettre au pas la finance, il faut un plan
d’urgence pour développer les services publics, pour en faire un
bouclier social contre une crise que les populations n’ont pas à
payer, il faut partager les richesses.
Les
contrats de type « emplois d’avenir » ne sont pas la
solution, ils sont une formule d’emploi précaire de plus. Nous
avons connu, depuis 30 ans, 80 types d’emplois de ce type et nous
savons qu’ils ne résolvent rien. Nous ne pouvons soutenir cette
politique et nous sommes opposés à des emplois ne proposant rien
de sérieux à la jeunesse en difficulté.
Plutôt
que ce type d’emploi pour répondre à la situation de jeunes sans
diplôme et sans qualification, il faudrait développer une formation
publique et gratuite.
Beaucoup
d'intervenants ont participé au débat mais deux se sont démarqués
parce qu'ils représentent les contradictions internes du PS : P.
Vignal a dit qu'en tant que député il voterait pour la loi contre
les licenciement boursiers et S. Blanpied a expliqué que "pour
lutter contre la finance, il faut d'abord redresser les comptes
publics".
La
délibération s’engage à embaucher 15 jeunes des quartiers en
CDI, à les former et à pérenniser leurs emplois. C’est cet
engagement qui a fait que les syndicats de la mairie ont voté pour
en CTP.
De
notre côté, tout en maintenant nos critiques et le refus de cette
politique gouvernementale, nous n’avons pas pris part au vote pour
ne pas avoir à voter contre l’embauche décidée de ces 15 jeunes.
Au vu de la délibération, cela nous a semblé le vote le plus
adapté à faire. Tous les autres ont voté pour.
La
délibération 7 établissait une convention entre la Chambre de
Commerce (CCI) et la ville.
Cette
convention établit la participation de la ville à hauteur de 25 000
euros pour une étude sur les perspectives d’équipements
commerciaux, la participation à hauteur de 20 000 pour des assises
du territoire et enfin un versement de 20 000 euros à la CCI
entre-autre pour les chèques parkings donnés par les commerçants à
leurs clients pour payer leur parking.
Nous
sommes intervenus tout d’abord pour dénoncer l’incohérence de
la municipalité en matière de commerce. La logique concurrentielle
entre Odysseum, Polygone, centre ville et aujourd’hui « jeu
de paume » ne correspond pas aux besoins de la population. De
plus, la volonté d’implanter des boutiques de luxe prioritairement
ne peut avoir notre accord. Le bilan de Dufour a pour conséquence la
volonté d’Odysseum de s’étendre, le polygone d’avoir un étage
de plus, le centre ville d’avoir un parking sous le Peyrou et des
chèques parking pour donner aux clients… Nous sommes loin d’une
ville aux quartiers vivants avec des commerces de proximité.
Il
n’y aucune raison de donner de telles subventions à la CCI
Nous
avons voté contre cette délibération.
La
délibération 22 avait pour but d’augmenter le contrat pour la
délégation de service public du gardiennage et de l’ouverture et
fermeture des locaux municipaux (maxi 402 500 euros)
Nous
avons voté contre cette DSP et son extension
Sur
les délibérations 30 et 31 attribuant des subventions pour les
« Internationales de la guitare » et le Festival de
Cinéma Méditerranéen, nous sommes intervenus pour demander un
droit de regard de la municipalité sur les tarifs pratiqués.
Ces
deux festivals touchent beaucoup d’argent public, 1M au global pour
les Internationales et autour de 360 00euros de la part de la Mairie
pour le Ciné Méditerranéen. Nous considérons que les prix des
places ne peuvent être ceux du marché privé, sinon les
Montpelliérains paient deux fois, une première fois avec leurs
impôts et ensuite avec un billet au prix habituel.
La
délibération 37 concernait le dédoublement de l’A9.
L’Agglo
a demandé à ASF de modifier le tracé du dédoublement pour le
rapprocher de celui du futur contournement ferroviaire Nîmes
Montpellier et en conséquence du projet OZ et de la nouvelle gare
TGV.
Lors
des précédents conseils, nous avons voté contre la cession de
terrains pour le dédoublement de l’A9 et contre nos grands projets
inutiles locaux comme le quartier OZ et la nouvelle gare TGV.
Derrière
cette délibération se cache aussi la requalification en boulevard
extérieur de l’A9 actuelle pour la redonner aux collectivités. Le
coût serait de 200 M d’euros à prendre sur le budget des
collectivités locales et a toutes les chances de provoquer une
nouvelle hausse des impôts locaux !.
Nous
avons voté contre, EELV aussi
La
délibération 67 avait pour but le financement de l’enseignement
privé
Il
y a en maternelles privées 1 364 enfants et en classes élémentaires
2 190 enfants.
Au
tarif de 515 euros par enfant, nous arrivons à 702 460 euros pour la
maternelle et à 1 127 850 euros en élémentaire.
Nous
avons, comme toutes les autres fois, voté contre cette délibération.
Nous sommes pour que les fonds publics aillent à l’école publique
et ceci d’autant plus pour la maternelle où rien n’oblige la
ville à verser cette subvention. Seul Thines du PRG a voté contre
avec nous.
Le
prochain conseil se tiendra le lundi 6 mai 2013.
Anne
Rose Le Van et Francis Viguié
conseillers
municipaux Gauche Anticapitaliste / FASE
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