Ensemble ! dans le Front de Gauche, 34 , Hérault, Languedoc

Vous avez sans doute entendu parler des révélations sur le vaste système d’optimisation fiscale existant au Luxembourg au profit de centaines de multinationales. Le lanceur d'alerte des « Luxleaks» Antoine Deltour est actuellement poursuivi par la justice luxembourgeoise.
Vous trouverez des précisions dans l'article paru dans Libé : liberation un site de soutien à Antoine Deltour vient d'être ouvert, il comprend un lien vers une pétition de soutien à signer : https://support-antoine.org

mercredi 19 décembre 2012

Texte d’orientation adopté par la Coordination Nationale de la FASE des 24 et 25 novembre 2012


Texte d’orientation adopté par la Coordination Nationale de la FASE des 24 et 25 novembre 2012
Une première version de ce texte avait été adoptée comme base de travail par le Collectif d'Animation National des 29 et 30 septembre. Après discussion et amendements, la Coordination Nationale des 24 et 25 novembre 2012 l'a validé comme cadre de définition de l'intervention de la FASE dans la période actuelle. En provenance d'une dizaine de collectifs et au cours même des échanges de la Coordination Nationale, une quarantaine d'amendements, de corrections, de précisions, de compléments et de mises à jour ont été proposés.
Plan du texte :
    Le PS a gagné les élections. Et maintenant ?. 3
    La démocratie ne s’octroie pas, elle s’arrache. 4
    Des campagnes d’urgence et de transformation. 5
   Contre les fermetures d’entreprises et les licenciements : de nouveaux droits,
des reconversions et des appropriations, transformer le rapport au travail 5
   Les droits des étrangers : un enjeu démocratique essentiel 6
   Contre les projets anti-écologiques et antidémocratiques, réaffirmer le cap incontournable
de la transition écologique. 6
   Pour un autre modèle agricole. 7
   Services publics : une priorité face au Pacte budgétaire et au budget d’austérité. 7
   La lutte contre l’austérité : une mobilisation déterminante pour les rapports de force. 10
    Construire des perspectives de changement. Des luttes immédiates à l’étape de 2014. 10
    Développer et transformer le Front de gauche, créer des lieux d’activité et de débats
. 11

Ce texte s'inscrit dans les options défendues par le tract diffusé depuis la Fête de l’Huma (voir sur le site « Par nos mobilisations, sans attendre deux ou cinq ans » ), qui recoupe une partie de ces thèmes et propose une mise en perspective politique.
Il faut plus généralement le compléter d’un renvoi aux textes de travail et aux tracts diffusés par la Fédération (voir sur le site « Des documents de référence » et « Des tracts d'actualité »).
Il développe davantage les luttes à prévoir dans la santé, l’un des domaines qui était traité plus brièvement, malgré notre implication importante.
Il esquisse des éléments de stratégie qui reprennent une discussion de cette rentrée jusqu’en 2014.
Il reprend quelques éléments de nos propositions au sujet du Front de gauche et de la démarche de regroupement des courants qui partagent des perspectives voisines. Ceux-ci sont maintenant développés dans le texte commun à quatre composantes (C&A, FASE, GA et GU) publié sur le site  : Rassembler pour une alternative à gauche.
Nous inscrivons nos activités dans les perspectives de l’altermondialisme avec la participation prévue et préparée pour Florence10+10 en novembre, pour le Forum social mondial en mars en Tunisie et pour l’Alter summit à Athènes en juin. La construction d’un rapport de force dans les luttes avec d’autres forces européennes est indispensable.
La situation de crise profonde et généralisée du système capitaliste avec ses destructions de la planète comme celles des protections sociales appelle un débat approfondi.
La situation internationale appelle la constitution d'un cadre de réflexion de la gauche de gauche sur les « révolutions arabes », les expériences en Amérique latine, la situation des pays émergents en Asie, etc.

Ce texte indique à la fois notre volonté d’élargir encore les possibilités de rassemblement, de considérer que celui-ci doit partir des mobilisations et ne peut être envisagé « à minima » mais bien comme levier pour rompre avec la domination du capitalisme sur la société et l’environnement.
Ce sont autant de points d’accord que relève le texte commun signé avec C et A, GA et GU. Ce texte peut nous aider à libérer un potentiel d’interventions plus ample à partir de localités et de combats inscrits dans l’actualité. Au-delà de discussions, notamment sur ce que peut devenir une formation politique de type nouveau, nous rassemblant les uns et les autres au sein du Front de Gauche, nous pouvons ensemble prendre des initiatives et avoir des expressions communes. Si nous ne limitons pas ces possibilités nouvelles à ces trois structures, dès à présent, nous pouvons prendre l’habitude de travailler ensemble et de peser au sein du Front de Gauche partout où cela sera possible.




Il fallait en finir avec Sarkozy et la droite au pouvoir. Leur défaite a été notre victoire. Elle ouvre un espace. Mais, sans un vaste mouvement populaire, nous aurons une alternance sans changements profonds. C'est à l'émergence de ce mouvement que nous travaillons.
La défaite (du reste limitée) de la droite n'a pas, pour l'instant, créé une remobilisation généralisée des classes populaires. Même si une majorité à gauche ne se retrouve pas dans l'action du gouvernement, ceci ne se traduit ni par un désaveu total ni par le soutien à notre gauche.
La stratégie du PS vise à construire un « consensus de résignation » : en se moulant dans les discours sur la crise et le rigueur nécessaire, il vise à freiner les exigences, à pousser à la passivité afin de poursuivre une gestion social-libérale corrigée à la marge. Les corrections opérées sur les impôts visent à ne rien bouleverser mais à donner une impression de plus de justice. Les mesures impulsées par Christiane Taubira, en rupture avec la politique de Sarkozy, n’iront pas très loin sous le contrôle de Valls. Pour toute une partie des classes dirigeantes, il suffit d'attendre les effets des politiques menées antérieurement qui ne sont pas remises en cause. Cet arrêt d'un activisme de la contre réforme tel que le pratiquait Sarkozy ne prend même pas les moyens d’une politique teintée de démocratie sociale telle que la proposent divers économistes.
Les attitudes et positions différentes au sein du pouvoir reflètent les aléas de la construction de ce consensus et la nécessité de tenir compte des uns et des autres, de donner des gages limités dans la construction de ce « gagnant-gagnant ». Tout le travail politique du PS consiste à paralyser les mouvements populaires en mettant en avant le réalisme : « on fait ce qu'on peut ». Le « poids de la conjoncture » est un outil redoutable auprès de l'opinion (voir comment a été dramatisée et mise en scène, l'annonce des 3 millions de chômeurs. C'est une rupture avec les annonces qui minoraient les chiffres et leur augmentation).
Notre projet est de mettre en place des éléments de stratégie alternative de long terme pour répondre, dès aujourd'hui, à la période.
Il est hors de question d'accepter que la question du changement politique soit close par la séquence électorale qui vient de s'achever.
Rien ne serait pire que d’attendre pour reposer la question des pouvoirs, et donc de la propriété.
La droite a perdu et il faut consolider sa défaite : face aux campagnes réactionnaires de la droite et du FN, nous ne devons pas rejeter les projets et rares annonces positives du nouveau gouvernement. Nous devons consolider, auprès du peuple de gauche, le bénéfice de notre rôle déterminant dans le départ de Sarkozy. Soutenir des propositions, c’est aussi rappeler l’exigence de rupture pour un changement véritable.
Parallèlement, nous devons affirmer que nous sommes cependant loin d’une dynamique de transformation réelle et possible : augmentation misérable du SMIC, réforme des retraites et mesures fiscales a minima, poursuite du harcèlement des Rroms et des expulsions de sans-papiers, aucune création d’emploi public, rien sur le temps de travail et sur les licenciements, aucune nationalisation ou socialisation... Même une loi d'amnistie pour les acteurs des mouvements populaires criminalisés par le gouvernement de droite n'a pas été mise en œuvre... Il n’y a toutefois pas à s’étonner que le PS mène aujourd’hui une politique dominée par le libéralisme.
Avec la dynamique du Front de gauche, 11,5 % pour Jean-Luc Mélenchon et la force d’une campagne populaire (il ne faudrait oublier ni les grands rassemblements politiques de la Bastille, Marseille et Toulouse et d'autres..., ni les assemblées citoyennes), une force indépendante du PS et porteuse d’alternative s’est affirmée. Elle peut et elle va se développer. Mais elle doit aussi se transformer pour faire face aux nécessités de la nouvelle période politique. Des questions nous sont posées : Quel rôle joue maintenant le Front de gauche dans l'ensemble du champ politique et plus seulement dans le champ électoral et le champ institutionnel ? Quelle articulation est-il capable de mettre en place entre ces différents champs d'intervention ? Les forces militantes rassemblées pour le 30 septembre comme pour les manifestations du 9 octobre (malgré les formes de préparation) montrent bien que la question d’un Front de gauche participant à la construction d’un bloc social et politique dans l’action est plus que jamais d’actualité.
La question ne peut pas être de faire pression sur le PS, de nous poser comme aiguillon, ou d’aider le gouvernement à réussir le changement, alors qu’il est clair qu’il n’en veut pas.
Il ne s’agit pas de nous contenter de dénoncer l'orientation du PS, pour convaincre ainsi les électeurs que la prochaine fois il faudra voter plus à gauche. En se contentant d'être le recours pour 2017 ou 2022, le Front de gauche ferait la démonstration d’une impuissance politique grave. Si nous nous enfermions dans une telle politique, nous entrainerions la résignation pour plusieurs années. Le risque : que ceci nous coûte cher et coûte encore plus cher surtout au mouvement populaire (le quinquennat de Sarkozy doit nous servir de leçon) en laissant la voie libre au Front national.
Dans les deux cas, nous enfermerions le Front de gauche et l’ensemble du mouvement populaire dans la logique délégataire de nos institutions et des principaux partis.
Construire les alternatives et répondre aux situations d’urgence ne sont pas deux domaines indépendants. Exiger des mesures d’urgence, des éléments de rupture avec la politique choisie par le PS, peut se faire avec des mobilisations et des propositions. Des majorités ponctuelles peuvent imposer des mesures que le gouvernement hésite à réaliser ou ne veut pas prendre, alors qu’elles devraient s’imposer pour ne pas subir les ordres des privilégiés dans un monde en crise et en restructuration politique et économique.




L'impératif de la démocratie impose la défense de toutes les libertés démocratiques, il suppose une pratique respectueuse des formes d'organisation que se donne le mouvement populaire, il est au cœur de notre projet qui promeut la défense et l'extension du suffrage universel, la démocratie la plus large possible, les pratiques d'auto-organisation et d'autogestion. Un impératif qui impose de dépasser la césure entre mouvement social et politique institutionnelle, qui pousse à une vigilance antibureaucratique dans le fonctionnement des partis et des forces politiques, dans les garanties données au pluralisme des débats et au rejet des pratiques autoritaires et manipulatrices, dans le refus d'établir des rapports de subordination vis-à-vis du mouvement syndical et social.
 Une démocratie qui suppose une refonte de tout le système médiatique et développe l'esprit critique des citoyens. Une démocratie autogestionnaire, dans et hors des entreprises, qui, à partir du combat pour l'extension des droits des salariés, pose la question de la propriété, de l'appropriation sociale des principaux secteurs économiques.
Pour accéder à une démocratie véritable, il est temps de fonder une nouvelle République.
Seule l’irruption d’une masse de citoyen-ne-s sur la scène sociale et politique est à même de bouleverser l’ordre institutionnel. Il n'y aura de véritable changement que si les citoyens opèrent leur propre mise en mouvement. Ensemble, nous pouvons faire grandir des idées et des actes qui changent la donne sans attendre le bon vouloir de qui que ce soit. Le gouvernement devra faire avec.
À l’image des grands moments de notre histoire : 1789, 1871, 1936, 1945 ou 1968, la démocratie n’est pas nécessairement délégataire. Elle est aussi d’intervention et cette intervention rassemble et impose, de fait, de nouveaux droits.
Même en termes de « calendrier », cette option de révolution démocratique a une pertinence dont il faut discuter plus.
Construisons des alternatives autour des objectifs d’actualité. L’ensemble des forces ainsi rassemblées au cours des mois pourront, avec nous, renouveler la perspective politique. Nous ne devons pas subir la majorité actuelle mais tout faire pour avoir les moyens de la changer. La transformation du Front de gauche, sa consolidation en véritable alternative - y compris électorale pour les européennes et les municipales de 2014 - passe par sa capacité à rassembler tou-te-s ceux et celles qui mèneront des combats pour des succès dans les mobilisations.
Dans ce cadre, la question du rôle des élu-e-s du Front de gauche doit donner lieu à un véritable débat en vue de mettre en place de nouveaux rapports.





n     Des campagnes d’urgence et de transformation



Nous pouvons transformer chaque sujet de colère en autant de rassemblements et mener tou-te-s ensemble des campagnes pour forger des majorités d’idées et des majorités politiques qui répondent aux urgences sociales, démocratiques, écologiques et à une visée transformatrice. Il existe un fil conducteur : la question du pouvoir. C'est la question politique par excellence : « Qui décide ? » Cette question reste étouffée par le pouvoir des propriétaires de capitaux. Il faut donc rappeler la validité de l'appropriation collective pour ouvrir un horizon dépassant les contraintes du capitalisme. Elle reste aussi masquée par la politique conçue comme une activité spécialisée interdite au plus grand nombre. C'est pourquoi, nous devons réaffirmer la capacité de toutes et tous à gérer la cité. Nous ne pouvons nous contenter de laisser faire. Ce peut être, au contraire, l'occasion de faire du neuf dans les rapports avec les élus avec, entre autres, la pratique d'ateliers législatifs.
Il ne s'agit pas de nous servir seulement des savoir-faire professionnels, syndicaux ou associatifs mais d'associer vraiment le plus grand nombre à l'élaboration de positions, d'amendements ou de propositions de loi.

C'est ainsi que, dans les luttes des Sans, la mobilisation peut remettre en cause, par la pratique, la supériorité du droit de propriété sur les droits fondamentaux - dont le droit au logement. La lutte peut être menée en soutenant ou en critiquant des mesures gouvernementales tout en recourant aux occupations ou aux réquisitions.

è           Contre les fermetures d’entreprises et les licenciements : de nouveaux droits, des reconversions et des appropriations, transformer le rapport au travail

Plutôt que de développer en reprenant des éléments de divers tracts, nous préférons ne pas rallonger ce texte et appeler à vérifier sur le site la grande actualité des transformations de la propriété et des statuts au travail dans « Osons la révolution démocratique » et dans les tracts publiés depuis.
Oui, il faut faire converger toutes les luttes pour empêcher la vague de licenciements et la montée du chômage. De ces luttes devrait émerger la nécessité de nouvelles lois, de nouveaux droits et de nouvelles structures : loi d'interdiction des licenciements dans les entreprises qui délocalisent et/ou versent des dividendes à leurs actionnaires, loi de préemption sur les entreprises pour la reprise des activités viables, loi étendant les droits des salariés pour s'opposer aux plans sociaux ; droit de reprise par des coopératives ouvrières pour conserver les emplois, les activités, les projets sociaux et écologiques ; création d'un fonds national de reconversion accompagnant le passage à des activités nouvelles socialement utiles et écologiquement responsables.
Il faut imposer partout des améliorations des conditions de travail. Par exemple, quand l’entreprise sollicite une subvention auprès d’une collectivité, les syndicats de salariés devront être consultés sur leurs conditions de travail, l’accès à la formation, l’égalité entre les femmes et les hommes. Leur réponse conditionner l’attribution.
Organiser la lutte pour le maintien de l'activité industrielle et des emplois qui l'accompagnent, jusqu'à envisager la gestion de l'entreprise par les salariés et considérer qu'ils en sont capables, c'est bien là conquérir de nouveaux pouvoirs sur l'économie, conquérir la maîtrise de son outil de travail pour s'émanciper de la domination du groupe capitaliste.
Nous ne pouvons imaginer une société plus égalitaire, plus émancipatrice que si nous nous engageons à modifier en profondeur le système de production (quoi et comment produire), tout en promouvant un autre modèle économique, qui suppose de sortir de l’économie productiviste et du mythe de la croissance.
Ensemble, nous pouvons faire que nos luttes débouchent sur du pouvoir sur nos entreprises et sur nos services, sur la Cité - en France et en Europe - c’est-à-dire sur notre propre sort.
Il faut construire et développer les mobilisations les plus larges possibles, en associant toutes les organisations, politiques ou syndicales, associations, réseaux et les citoyen-ne-s.

è           Les droits des étrangers : un enjeu démocratique essentiel

M. Valls, ministre d’ouverture à droite, se place dans la continuité de Sarkozy avec les Rroms, les demandeurs d’asile et les sans-papiers. Il ne faut pas y voir seulement un opportunisme pour flatter des parties de l’opinion publique. Plus profondément, il s’agit de maintenir la division grâce à la xénophobie qui fait voir comme « une chance » de conserver déjà un peu des droits que « nous » avons. Le recul des droits démocratiques vise consciemment l’objectif classique du « diviser pour régner ».
Nous devons exiger le respect de la parole donnée et soutenir, face à la droite, les petites réformes voulues par Hollande sur le droit de vote des résident-e-s « étrangers » aux municipales. Mais une alternative démocratique va bien au-delà. Les étrangers d'origine qui résident, travaillent, agissent sur le territoire ont droit à l’ensemble des droits sociaux et politiques. Ceux qui ont été privés de papiers doivent être régularisés. Ces questions sont essentielles : Qui décide sur un territoire ? Qui a le droit de participer à la vie de la Cité ?
Une promesse de 1981 - limitée, comme le droit de vote des étrangers résidents depuis plus de cinq ans pour les élections locales - est, actuellement, un enjeu. Contre toutes les craintes devant la droite, l’imposer est une exigence forte, pour leur donner le droit de voter dès 2014 ! Cela ne nous empêche pas de souligner que cette mesure nous semble avant tout élémentaire, bien loin de la démocratie que nous voulons. Nous nous exprimerons sur les deux aspects à la fois.
Dans les conditions actuelles de regroupements d’intérêts entre droite et Front National, tout recul sur les questions des droits démocratiques et des libertés individuelles serait un encouragement à cette polarisation déjà forte en France comme dans d’autres pays d’Europe et particulièrement menaçante et agressive en Grèce. Sans taire nos critiques devant les limites des mesures promises par le PS, nous serons, en même temps, les plus actifs pour les faire aboutir : « faire avancer et marquer l’étape qui serait nécessaire bien au-delà ». En la développant sans hypocrisie, cette mobilisation pour une mesure d’urgence ouvre la voie à une défaite, sur le fond, du Front national et de toutes les officines qui diffusent le racisme et la xénophobie.

è           Contre les projets anti-écologiques et antidémocratiques, réaffirmer le cap incontournable de la transition écologique

Voir aussi les documents édités par la Fédération, notamment : « Pour une transition énergétique sociale et écologique »
Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est une aberration économique, sociale et environnementale. Malgré une forte opposition de la population et les démonstrations apportées de l'aberration de ce projet, ce dernier avance avec un important déploiement de forces « de l'ordre » et une violence policière croissante. Qui décide donc ? La population ou de grands groupes du BTP et des compagnies aériennes ? Les partenariats Public-Privé (PPP) profitent au système capitaliste. Tout pouvoir politique se réclamant de la gauche doit lutter contre leur mise en place.
De même, le gouvernement semble parfois vouloir rouvrir le débat sur les gaz de schistes alors que la mobilisation avait fait reculer la droite. A ce jour, les mobilisations continuent car les abandons des recherches et exploitations sur les gaz de schistes ne sont pas clairement affirmés. Un écran de fumée officiel est généré, laissant entendre que de « nouveaux procédés de prospection » permettraient un respect réel de l’environnement. L'extraction forcenée des ressources naturelles, conséquence de la frénésie énergétique engendrée par le système capitaliste productiviste, épuise notre planète et menace de léguer une terre à bout de souffle aux générations futures. Jusqu'où allons-nous les laisser creuser ?
Les centrales à GAZ sont construites pour remplacer les TAC et les centrales à charbon : alors que 13 centrales déjà en service suffisent, plus de 40 projets sont en cours, incités par la libéralisation du marché de l'électricité (loi Nome).
Il faut, en réalité, un processus d’appropriation sociale des grands groupes énergétiques d’EDF, GDF, AREVA... et créer un service public de l’énergie.
Exproprier ces actionnaires est une simple mesure de justice : vu les aides publiques qui leur ont été octroyées, ces entreprises ne sont du domaine privé que par des décisions politiques illégitimes à nos yeux. Certes, il ne s’agit pas de nationalisations étatiques à la façon de 1981 mais de socialiser ces moyens de production. Il faudra donc aussi ouvrir cette question de la transformation démocratique, inséparable d’une planification écologique qui ne serait pas seulement incantatoire.
Dans l’immédiat, nous devons souligner l’urgence de ne plus abandonner ces richesses à la spéculation capitaliste. Nous savons qu’ainsi nous aurions aussi un contrôle public sur les possibles alternatives technologiques écologiques, dont ces entreprises contrôlent l’essentiel des brevets. Ne laissons pas faire le capitalisme vert !
De plus, doivent être mises à l’ordre du jour les créations d’emplois nécessaires pour développer les équipements et les emplois nombreux qui devraient servir aux économies d’énergie. Par exemple, des crédits publics devront être dégagés pour permettre, notamment au plus démunis, mais également à une majorité de la population, d’engager des travaux de « mise aux normes » énergétique de leur habitation principale. Les bailleurs sociaux et les propriétaires privés se verront contraints d’appliquer ces mesures pour les logements qu’ils mettent en location.
Ces réponses immédiates, qui peuvent se traduire par la défense de mesures d’urgence et l’exigence de voir le gouvernement se prononcer en leur faveur, s’inscrivent dans la perspective de transformation sociale. Notre projet assume les défis actuels, et veut développer une conscience écologiste pour la réorganisation de la société à des fins de productions socialement utiles et écologiquement responsables. Il vise à planifier la sortie du nucléaire et des énergies fossiles, la protection de la biodiversité, la promotion des énergies renouvelables, la sobriété et l’efficacité énergétique.

è           Pour un autre modèle agricole

Le gouvernement français persiste à défendre, dans le cadre de la PAC, le modèle de l’agriculture productiviste. Il y a pourtant urgence à promouvoir une agriculture paysanne.
Il faut impérativement sortir du modèle actuel, celui de l’agriculture intensive et conventionnelle, coupable de l’épuisement des sols, de la pollution de l’eau, de l’air, de la destruction de la faune et de la flore ainsi que des risques induits sur la santé des paysans.
Il faut dire non aux OGM, à l'exploitation mercantile de nos forêts, aux agrocarburants.
Les dangers des OGM viennent notamment d’être remis sur le devant de la scène par une étude indépendant des groupes capitalistes. La FASE soutient les lanceurs d’alerte et demande qu’un budget et des procédures soient décidés afin de poursuivre dans la transparence les études sur un sujet aussi essentiel pour la santé publique, l’emploi la recherche et l’agriculture biologique. Elle participe à toutes les mobilisations allant en ce sens.
C'est toute la politique agricole menée par les instances européennes qui doit être combattue tant elle favorise les grandes exploitations et les solutions technologiques de la culture industrielle et transgénique, nous soutenons l'agriculture paysanne parce qu'elle se veut respectueuse de la terre, des hommes et de l'environnement, qu'elle trouve sa force dans les circuits courts de distribution et qu'elle est génératrice d'emplois.

è           Services publics : une priorité face au Pacte budgétaire et au budget d’austérité.

Le budget en préparation, obéissant aux règles de l’Europe libérale, va avoir des conséquences néfastes sur les services publics, même dans les limites mises à celui de l’Éducation nationale ! D’où leur place, dans la campagne d’explication pour le rejet du budget en discussion : ces préoccupations quotidiennes pour le plus grand nombre et pour les collectivités territoriales ne doivent pas être sacrifiées.
Alors que les services publics ont une nouvelle fois démontré lors de la crise financière qu’ils sont de puissants boucliers contre les crises, l’UE et les États membres continuent d’en restreindre les périmètres. Les mobilisations pour la défense et le développement des services publics ou pour la création de nouveaux services publics, la défense des monopoles publics et la lutte contre les mises en concurrence et les privatisations s’inscrivent dans un double objectif : la défense des services publics comme instruments d’égalité, et la promotion d’entreprises et de services qui, avec bien des imperfections structurelles, représentent des modèles de production alternatifs au modèle de l’entreprise capitaliste et de l’artisanat.
Tout en étant attentifs et réactifs aux prises de décisions nationales, nous devons également mettre sur pied localement des alternatives aux projets municipaux afin d’y intégrer un meilleur usage des services publics (accès aux transports, aux services sociaux, aux cantines, aux emplois municipaux, à la culture, nouvelles réglementations sociales et environnementales des appels d’offres...), ceci notamment dans la perspective des élections municipales de 2014.
Pour le droit aux soins partout et pour toutes et tous
La santé est un domaine citoyen et non pas le domaine réservé des professionnels et, accessoirement, des malades.
Nous devons faire le lien évident avec les autres sujets de campagne : la sécurité, les libertés, les droits (en particulier ceux des étrangers - domaine avancé de la remise en cause des droits de tous). Le sarkozysme a remis en cause le droit à la santé des sans-papiers, mais aussi les droits des malades, en instrumentalisant la psychiatrie à des fins sécuritaires (loi sur les soins sous contrainte).
Le service public (et ses acteurs) est au cœur de la campagne que nous voulons mener sur l'appropriation collective. Celle-ci ne peut se limiter à l'expropriation-appropriation sociale des secteurs aujourd'hui privés. La critique du mode de gestion libéral du Service public de santé, les réflexions engagées sur la place et le rôle des élus et des usagers du service public sont des contributions concrètes à ce sujet, pour nous central, dans la bataille pour l'alternative.
Proposition 1 : participer, là où elle se fait, à la campagne de « Notre Santé en Danger », la faire connaître le plus largement possible
Nous sommes partie prenante de la campagne « Notre Santé en danger » dont le fonctionnement, la mise en œuvre d’octobre font progresser l’expérimentation d’un nouveau rapport entre politique et mouvement populaire. Voir sur le site : « Manifestation nationale : Pour notre Santé, le changement c'est urgent ! (6 octobre 2012) ».
Cette coalition d'une cinquantaine d'organisations diverses locales et nationales regroupe professionnels et syndicats de personnels, élus, usagers et citoyens. La pétition en cours de signature (envoyée sur la liste CAN) « Pour notre santé, le changement c'est urgent » pose, dans le débat public, des exigences sociales et citoyennes élaborées en commun dans les luttes communes.
Le « socle commun » de NseD est une analyse de ce que nous voulons voir cesser en matière de service de santé (et de protection sociale). Il comporte aussi des éléments d'alternative qui montrent qu'une « autre santé est possible ». Il faut y contribuer. La FASE et ses groupes locaux soutiendront ces initiatives, les feront connaître le plus largement possible et y participeront, partout où elles auront lieu.
Proposition 2 : une appropriation collective d'une alternative de santé
Des sujets n'ont pas ou peu été traités jusqu'à présent, dans le « socle commun » ou « L'humain d'abord » :
·         la question de la dette dans le financement des hôpitaux : dettes toxiques, conséquences de l'endettement, mais aussi perpétuation de la CADES[1] dans la dette de la Sécu. Il y a là un domaine qui recoupe les questions plus générales sur la dette et sur les rentes versées aux groupes financiers,
·         le fait de ne pas se limiter à ce qu'est aujourd'hui le service public mais d'envisager des alternatives en termes de service public de médecine ambulatoire ou de ville : à la place du débat hypocrite qui vise à « moraliser » les dépassements d’honoraires, revoir le paiement à l'acte, les centres de santé....
·         n'y a-t-il pas une partie des coûts de la santé qu'il faudrait mettre en cause pour inventer un système plus sobre généralisable à l'échelle mondiale ? Médicalisation de la pauvreté et du lien social, rente pour les industries du médicament ou du matériel médical, actes en trop dans le cadre des « partenariats public-privé »... ou de la T2A[2], cadeaux aux entreprises « partenaires »...
·         création d’un service public du médicament. Les recherches et les subventions sont publiques mais les profits sont privés. Les grands groupes internationaux doivent être expropriés et transformés en supports pour un service public du médicament, avec une véritable participation des soignants et des associations diverses.
·         une démarche pour une sécurité environnementale qui puisse s'opposer aux risques liés à la recherche du profit.
A l’aube des trente ans des lois Auroux, ne convient-il pas, au-delà des avancées notables acquises dans la santé au travail, de pointer les nombreuses pathologies qui en relèvent toujours, sans oublier celles qui se développent actuellement ? Avoir une démarche pour renforcer encore le rôle des CHSCT, redévelopper la médecine du travail, l’inspection du travail, et se donner les pouvoirs de sanction face aux employeurs délinquants car cela relève de la Santé Publique.
Est-il acceptable que les mêmes patrons revendiquent la réduction des dépenses de santé pour le plus grand nombre, au moment même où leurs entreprises sont à la source de nombreuses maladies sans qu'ils envisagent des limitations à leur activité ? Faire payer les pollueurs par l'expropriation n'est-il pas le meilleur moyen de répondre à la sécurité sanitaire des populations ?
Comment poursuivons-nous cette élaboration collectivement et en y associant, au-delà des participants de la journée et de leurs organisations, d'autres mouvements populaires ? Comment nous donnons-nous les moyens de porter ces débats dans le Front de gauche et dans les mouvements sur la santé ? Le débat devrait se poursuivre sur la liste CAN, en utilisant le site national.
Proposition 3 : organisons avec tous nos partenaires des ateliers législatifs
Le débat parlementaire sur le PLFSSS a eu lieu. Jacqueline Fraysse, membre de la commission, a voulu revenir sur de nombreux reculs mis en place par la droite et a fait l’objet de refus répétés de la ministre Marisol Touraine. Voir «  le lien  » du 2 novembre 2012,  rappel des principales interventions  :
·        demande de  rapport sur  les projets d’établissements de santé en PPP (seule proposition acceptée),
·        refus de la soumission à la convergence tarifaire public-privé, 
·        inutilité des exonérations de cotisations sociales,
·        mise à contribution des revenus du capital,
·        contre la taxation des retraités,
·        abrogation de la taxe sur la mutuelle,
·        taxation des traders,
·        déserts médicaux et dépassements d’honoraires
Nous devons donc plus que jamais défendre une protection sociale solidaire, le droit à une prise en charge et la compensation du handicap. Ce doit être une bataille pour la reconquête du droit à la santé, avec les moyens, les qualifications soignantes, les structures et les équipes d’accueil à la hauteur des besoins quotidiens
Le déficit de la Sécurité sociale n’est pas le nôtre et n’est que prétexte à nous imposer de nouveaux modes de financements tels que la fiscalisation. Le gouvernement envisage d’augmenter les exonérations de cotisations sociales patronales de 30, 60, 80 voire même 100 milliards € par an ! Nous devons, au contraire, exiger d'une part la suppression des exonérations et des exemptions de cotisations sociales et d'autre part l'augmentation du budget de la Sécurité Sociale 2013 pour répondre aux besoins de la population.
Nous devons également envisager une proposition d'abrogation de la loi sur les soins sécuritaires qui a été combattue par les élus PS à l'époque.  Le collectif « Mais c'est un homme » a, en partie, joué ce rôle auprès des élus, en particulier, en lien avec Jacqueline Fraysse. Il y a là un acquis utilisable rapidement pour une initiative du Front de gauche.
Proposition 4 : commençons à faire discuter des questions de la Sécurité sociale et des retraites.
Le MEDEF, le Ministère de la santé, François Chérèque, et bien des officines sociales-libérales veulent changer la protection sociale : retraites « par points » et financement de la Sécurité sociale pas la CSG. Cela se prépare, même si les décisions seront reportées, pour une grande part, à 2013.
Il nous faut bien nettement savoir que, sur ces questions, l’unité syndicale ne sera pas possible. Avec un gouvernement socialiste et les directions de la CFDT et de l’UNSA engagées sur cette question, à moins de le mettre en crise, par les débats publics, ce bloc social-libéral sera un adversaire redoutable.
Mais, sur de telles questions, la gauche peut se redessiner car la masse est immense de celles et ceux qui ne veulent pas d'une gestion libérale qui détruise les droits sociaux.

è           La lutte contre l’austérité : une mobilisation déterminante pour les rapports de force

La « règle d’or » vise à ôter à l’État toute marge de manœuvre. Le nouveau traité réduit encore le contrôle des populations sur les politiques publiques. Celles et ceux qui nous ont invité, une fois de plus, à laisser passer ce traité pour réorienter ensuite la construction européenne nous demandaient, en fait, de nous laisser aujourd’hui couper la main en nous promettant que, demain, on nous donnera un stylo... C’est la question du pouvoir au niveau européen qui est posée. Il ne s’agit pas d’opposer une souveraineté nationale à la construction européenne. L'enjeu est de faire valoir les droits de la souveraineté populaire contre l’expropriation technocratique des pouvoirs de décision politique. Par notre mobilisation, montrons où est réellement le pouvoir !
Dans de plus en plus de pays d’Europe, les peuples entrent en révolte contre la dictature de l’austérité. La mobilisation en France servira d’appui pour la construction des nécessaires mouvements européens. Pour la France, cette mobilisation contre le Pacte de stabilité sera déterminante, pour les rapports de force des années à venir. Il ne faut pas en douter : Comme la droite, le PS justifierait les politiques d’austérité à venir par son cadre contraignant.
Dans la foulée de cette campagne, nous avons à traiter les questions du budget. Soyons explicites : sans annulation des dettes illégitimes, les services publics sont sous la menace, en déficit, etc.
Cela vient sans doute souligner une clarification nécessaire au sujet de la bataille contre « la dette ». Un audit citoyen de la dette signifie qu’un moratoire est décidé : aucune dette de services publics ou de l’État ne doit être payée sans une vérification. Cela implique donc que le gouvernement - qui peut parfaitement le décider - rende publique la liste des détenteurs de ces « dettes » qui en bénéficient.
Il s’agit certes d’une campagne inséparable de celle pour l’appropriation sociale : pas de secrets contraignants et ruineux pour les formes de la solidarité. Nous devons nous préparer à manier cette logique : pas de budget sous des contraintes illégitimes. Vérifions d’abord et voyons après ce qui reste à payer !
La campagne contre le budget d’austérité, qui est en cours de développement, loin de nous enfermer dans des préoccupations seulement nationales, nous place de plain-pied dans les mobilisations en cours dans d’autres pays, notamment la Grèce, l’Espagne et le Portugal.
Nous nous inscrivons donc, pour défendre la perspective d’une autre Europe, dans le rassemblement Florence 10 + 10, dans le Forum social mondial comme dans l’Alter Summit.




Nous ne cherchons pas à faire « réussir la gauche » parce que les choix du PS sont contradictoires avec ce qu’il faudrait faire pour cela. Mais nous ne voulons pas seulement « construire le recours » qui assumerait une auto-limitation des luttes, durant des années, en échange de l’illusion d’une simple victoire dans les urnes. Nous voulons donc imposer des majorités sur des mesures concrètes, par les mobilisations et les débats politiques (sur le Traité, les dettes, l’avenir de la santé, les moyens pour changer la production, pour garantir des emplois, la priorité écologique, pour les droits démocratiques, contre les discriminations, pour la paix, pour le désarmement – notamment nucléaire, contre les guerres...). Cela montrera l’importance de la mobilisation collective et indiquera comment changer de politique gouvernementale.
Ces batailles politiques joueront un rôle pour préparer 2014 :
·         en regroupant une force alternative sociale et politique pour le changement : il s’agit de renouveler la gauche alternative en y incluant le maximum de forces et de militant-e-s potentiel-le-s ;
·         les deux élections de 2014 seront l’occasion de consolider le Front de gauche. Dans tous les cas, après deux ans de mandat, elles seront un test majeur de la poussée de la droite et du FN, du maintien sans faille du PS, ou d’une poussée plus à gauche autour des propositions du Front de gauche. Les municipales devraient donc être abordées, dès maintenant, avec l’idée de listes du Front de gauche au premier tour, comme principe. Il sera temps d’examiner les exceptions et les situations locales en avril et juin 2013 (pour être réalistes) ;
·         l’élection européenne sera, elle-même, l’occasion d’affirmer, à l’échelle de plusieurs pays d’Europe, des listes européennes concertées et coordonnées.




Développer les Assemblées citoyennes, élargir, entraîner.
Il faut maintenir, structurer et expérimenter des formes de participation citoyenne collectives. Déjà, sous des dénominations diverses, des « assemblées citoyennes » se pérennisent, des « collectifs citoyens » se construisent, des « comités populaires» se développent. C’est la condition essentielle pour que le Front de gauche se maintienne et se transforme, pour qu’il soit à la hauteur de sa responsabilité.
Cela ne signifie ni la dislocation des composantes dans un Front qui serait transformé en nouveau « parti », ni qu’il faille être d’accord sur tout, ni que des initiatives propres à telle ou telle organisation sont impossibles.
Dès lors, autant se dire que le Front de gauche est composé, à égalité de dignité, d’organisations constituées (partis et mouvements) et de structures localisées (assemblées citoyennes ou autres) où des individus ont la possibilité d’adhérer directement. Aucune organisation ne doit avoir l’impression que l’on décide à sa place et qu’elle perd l’autonomie qu’elle souhaite garder.  En sens inverse, aucun des individus qui ne se reconnaissent dans aucune organisation particulière ne doit avoir le sentiment qu’il est le jouet de structures par ailleurs bien rodées.
D’ores et déjà, les lieux collectifs créés lors des campagnes de 2012 doivent être pérennisés et élargis. Le Conseil National et la coordination hebdomadaire doivent être élargis à de nouvelles personnalités issues du mouvement social et non membres de partis. Le Front de gauche doit développer des moyens de communication collectifs (site Internet, publication régulière) en appui aux collectifs locaux
Pour que les discussions puissent avoir lieu largement, dans les organisations et dans les espaces citoyens, le processus de « convention », d’« assises » du Front de gauche, doit s’inscrire dans le temps, mais ne pas rester à l’état d’idée vague sans concrétisation. Un processus d’allers-retours participatifs doit être enclenché, dès maintenant, sur un texte de définition d’un projet politique commun, sur une charte politique et sur des modalités de fonctionnement, en vue d’une nouvelle architecture associant les organisations et les collectifs d’adhérent-e-s direct-e-s du Front de gauche.
Pour un regroupement, nous ne ménageons pas nos efforts
Nous agissons pour un regroupement de plusieurs courants : nous avons répondu positivement pour les réunions du 30 juin et ses suites (comme la liste Tous Ensemble). Nous y avons mis deux conditions nettes : cela vise à construire le Front de gauche et pas un regroupement concurrent en s’isolant du Front de gauche, cela ne vise pas à chercher des rapports de forces en entrant en compétition avec le PCF ou le PG mais à dessiner des propositions communes qui construisent le Front de gauche et le fasse évoluer.
Nous menons donc une réflexion et un travail sur des projets en commun avec plusieurs organisations engagées dans le Front de gauche : l'ACU, la FASE, C&A, GA, GU. Certaines composantes ne tiennent pas à y participer pour le moment (le PCOF). D’autres, comme Les Alternatifs, attendent leur congrès pour prendre des décisions nettes. De nombreux documents de ces courants peuvent être trouvés sur le site national de la FASE dans la partie Une nouvelle organisation politique ? Ouvrons le débat !  
Nous partageons l'idée d’un nécessaire changement du rapport de forces à gauche. Pour cela, une refondation et une rénovation de la gauche de transformation sociale sont indispensables. Nous partageons également la conviction qu’aujourd’hui ce travail est engagé dans le Front de gauche, qu'il doit y être poursuivi et approfondi.
Nous avons la conviction que le présent et l’avenir appellent à surmonter des morcellements successifs, au cours des années qui ont suivi la campagne pour le non de gauche au TCE. Bien des choses ont bougé depuis les collectifs antilibéraux qui visaient la recherche d'un rassemblement unitaire pour affronter les échéances électorales de 2007. La situation, en France et en Europe, rend urgent de travailler à surmonter la dispersion de forces relativement faibles.
Cela nous paraît possible, en fonction des convergences et convictions qui nous sont communes, dans la mesure où nous sommes, les uns et les autres, issus d'expériences à la fois différentes et proches. Il s'agit de l'ancrage dans des traditions politiques liées aux histoires du Parti communiste, de la LCR, du courant socialiste, de l’écologie politique, de syndicalistes, d’animateurs de divers mouvements citoyens pour l’égalité, avec la mise à l'épreuve de leurs limites et des crises en résultant. Quels qu'aient été les échecs essuyés, cette expérience commune a contribué au dépassement de quelques faux désaccords politiques.
Il nous semble possible d’actualiser nos réflexions et nos convictions et ainsi de travailler ensemble à renforcer la dynamique de l'ensemble du Front de gauche.
Notre regroupement et nos propositions seront donc l’expression de trois éléments inséparables :
·         la proximité de nos options politiques et de nos propositions,
·         une conscience partagée de la situation politique,
·         notre appréciation du Front de gauche.
Il s'agit donc de favoriser le développement et l’élargissement du Front de gauche lui-même, sa dynamique politique et citoyenne, l’adhésion du plus grand nombre...
Pour sortir réellement de la crise économique, pour des réponses démocratiques radicales, c’est le Front de gauche qui doit être, dans sa diversité, la force politique en mesure d’organiser, de faire agir ensemble, tous ceux et celles qui veulent faire avancer, dans la gauche et dans la société, la perspective d’une transformation sociale et politique.
Nous visons à mettre en pratique, faire partager et rendre dominante, hégémonique, cette orientation à gauche, en place de la domination des idées du social libéralisme défendu par la direction du PS actuel, actuellement hégémonique dans la gauche politique, dans les élections.
La convergence, au sein du Front de gauche, d'histoires et de cultures politiques différentes est ce qui lui permet d'exister, la garantie de sa vitalité. Pour ce qui nous concerne, nous pensons que la perspective doit être l'affirmation progressive, dans et par le Front de gauche, d'une force politique nouvelle. Cela n’implique pas toutefois de gommer l'existence des courants et partis qui ont toute légitimité à défendre les acquis de leur histoire et leurs propres cheminements politiques.
Pour la FASE, c’est le sens de notre participation au Front de gauche. Celui-ci doit être utile aux mobilisations, en y participant avec toutes celles et tous ceux qui se retrouvent sur des objectifs partagés, même partiels, et en favorisant l’implication citoyenne, dans son fonctionnement propre comme dans le cadre de campagnes plus larges.
Consciente de l’affrontement idéologique permanent qui traverse notre société, la FASE se doit d’impulser, d’expérimenter et d’inventer partout, du local à l’international, les conditions du nécessaire rassemblement dans les luttes et les institutions, afin d’être acteurs de la transformation radicale de la société dans le but d’abolir l’exploitation sous toutes ses formes ici et maintenant.

La Coordination Nationale de la FASE,
les 24/25 novembre 2012




[1]     La caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES) est un organisme gouvernemental français créée par l'ordonnance n° 96-50 du 24 janvier 1996, et dépendant de cinq ministères de tutelles (Économie, Comptes publics, et les trois ministères chargés des trois branches de la sécurité sociale, Santé, Travail, Vieillesse). Elle s'est vu transférer le montant de la dette sociale avec pour mission de la rembourser d'ici à 2025. Sa principale ressource est la perception de la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), ainsi que d'une partie de la Contribution sociale généralisée (CSG). Pour son financement, la CADES fait appel également aux marchés financiers (elle émet sa dette en euros, mais aussi en en dollar, en yen, en franc suisse et en différentes autres devises), l’État français restant responsable en dernier recours des engagements de la CADES.
[2]     La Tarification à l'activité (T2A) est un mode de financement des établissements de santé français issu de la réforme hospitalière du plan Hôpital 2007, dans lequel l'allocation des ressources est fondée à la fois sur la nature et le volume de leurs activités. La logique de moyens qui prévalait jusque-là cède la place à une logique de résultats conforme à l'esprit de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). La T2A est un élément central de la « Nouvelle gouvernance hospitalière » mise en place par les ordonnances de mai et septembre 2005, dans la mesure où ce sont désormais les recettes issues des activités hospitalières qui vont déterminer les dépenses et non l'inverse.

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