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Vous avez sans doute entendu parler des révélations sur le vaste système d’optimisation fiscale existant au Luxembourg au profit de centaines de multinationales. Le lanceur d'alerte des « Luxleaks» Antoine Deltour est actuellement poursuivi par la justice luxembourgeoise.
Vous trouverez des précisions dans l'article paru dans Libé : liberation un site de soutien à Antoine Deltour vient d'être ouvert, il comprend un lien vers une pétition de soutien à signer : https://support-antoine.org

samedi 23 avril 2011

Un nouveau nuage islandais menace l’Europe

La nouvelle est passée relativement inaperçue, mais les Islandais, consultés pour la seconde fois par
référendum, ont réaffirmé leur refus de payer les dettes de la banque privée Icesave.

Jacqueline Fraysse.
La nouvelle est passée relativement inaperçue, mais les Islandais, consultés pour la seconde fois par
référendum, ont réaffirmé leur refus de payer les dettes de la banque privée Icesave.

Cette banque en ligne dont le siège était en Islande avait attiré de nombreux épargnants, notamment britanniques et néerlandais, en proposant des rémunérations à 6%. Mais la crise financière a mis à
bas ce beau compte de fée et en 2008, Icesave a fait faillite, laissant une ardoise de près de 4 milliards d’euros.

Les gouvernements britanniques et néerlandais, qui ne sont pourtant pas les moins libéraux des gouvernements européens, ont remboursé rubis sur l’ongle leurs épargnants, avant de présenter la facture, avec intérêt, aux Islandais qui ont refusé cette socialisation des pertes d’un établissement qui, au temps de sa splendeur, n’a
jamais envisagé de socialiser ses gains.
D’autres gouvernements n’ont pas eu les mêmes pudeurs. A l’automne dernier, le gouvernement irlandais, confronté à la même situation, a choisi sans consulter sa population, de nationaliser l’Anglo Irish Bank pour éviter sa faillite. Dans la foulée, le gouvernement a imposé aux citoyens une cure d’austérité sans précédent pour ramener le déficit budgétaire, passé brutalement de 11,6% à 32 % du PIB, dans les limites autorisées par le Pacte de stabilité et de croissance de l’Union européenne.
En France, le plan de sauvetage des banques décidé à l’automne 2008 a permis de mettre à leur disposition 320 milliards d’euros à un taux très avantageux, entrainant, d’après la Cour des comptes, un manque-à-gagner pour l’Etat de 5,8 milliards d’euros.

Dans notre pays, la générosité envers le secteur bancaire est une tradition depuis le sauvetage du Crédit
Lyonnais, qui a permis aux contribuables de débourser 16,8 milliards d’euros de frasques divers, sans compter les 210 millions d’euros versés dernièrement à Bernard Tapie.
La pression est forte pour ramener les Islandais dans le droit chemin du libéralisme bien compris. Elle prend la forme d’un chantage portant sur la demande islandaise d’adhésion à l’Union européenne ou sur le gel des avoirs islandais à l’étranger.

A Bruxelles, à Londres ou à Paris, il n’est pas question en effet de laisser s’installer l’idée que les banques doivent dorénavant assumer seules leurs décisions, surtout les plus hasardeuses, et que les spéculateurs
ne puissent plus jouer au casino avec les sous que nous leur confions.
Puisse cette frayeur des places financières souligner la fragilité du système sur lequel elles reposent et inviter à en changer.
Jacqueline Fraysse

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