Ensemble ! dans le Front de Gauche, 34 , Hérault, Languedoc

Vous avez sans doute entendu parler des révélations sur le vaste système d’optimisation fiscale existant au Luxembourg au profit de centaines de multinationales. Le lanceur d'alerte des « Luxleaks» Antoine Deltour est actuellement poursuivi par la justice luxembourgeoise.
Vous trouverez des précisions dans l'article paru dans Libé : liberation un site de soutien à Antoine Deltour vient d'être ouvert, il comprend un lien vers une pétition de soutien à signer : https://support-antoine.org

jeudi 24 avril 2014

Montpellier journal PG - Révol: Saurel qualifié de « mégalomane » et d’ « aventurier » par son vice-président Revol

Saurel qualifié de « mégalomane » et d’ « aventurier » par son vice-président Revol C’était certes avant l’élection d’hier à l’agglomération de Montpellier mais c’était quand même il y a moins d’un mois. L’élection du maire de Grabels, par ailleurs membre de la direction nationale du Parti de gauche (PG), dans l’exécutif de l’agglomération de Montpellier aux côtés de plusieurs élus de droite, scandalise ses « partenaires » du Front de gauche.

Martine Billard, co-présidente du PG, n’y trouve, elle, rien à redire.

En février elle disait pourtant à propos d’un simple whisky bu avec un candidat de droite : Ses « partenaires » du Front de gauche le suspectaient d’avoir négocié une vice-présidence à l’Agglo avec Jean-Pierre Moure en cas de victoire de ce dernier aux municipales à Montpellier. C’était peu de jours après le premier tour.

Alors, René Revol a pris sa plume et s’est défendu dans un long billet publié sur son blog le 28 mars pour dire qu’il n’avait pas empêché l’accord de la liste Front de gauche avec Philippe Saurel, le principal adversaire de Moure, en échange d’une vice-présidence. Et donc aussi pour justifier ce non-accord avec Saurel. « Réactionnaires patentés »
 René Revol parle de ce dernier comme d’« un pur produit » du système, évoque un « délire mégalomane d’un des héritiers de Frêche mais sans ses moyens », le qualifie d’« aventurier », rappelle que Philippe Saurel a sur sa liste des « réactionnaires patentés », que c’est « un proche de Manuel Valls », que « son programme budgétaire est beaucoup plus austéritaire que Moure en promettant à Montpellier une cure d’austérité » et qu’il a refusé de retirer Lorraine Acquier, ancienne responsable des jeunes de l’UMP, de sa liste (aujourd’hui adjointe au maire).

Impossible donc, selon René Revol, par ailleurs co-secrétaire départemental du PG, de procéder à une simple fusion technique entre la liste Saurel et la liste Front de gauche. Conséquence : aucun élu du Front de gauche ne pourra représenter les 5 562 électeurs de la liste au sein du conseil municipal et du conseil d’agglomération. Rappelons qu’une fusion technique, c’est une fusion de listes entre les deux tours mais avec aucun accord de gestion. Donc aucun engagement des partenaires (en l’occurrence, le Front de gauche) sur, par exemple, le vote du budget des collectivités concernées. La fusion technique est vue par certains comme une façon de contourner la loi qui ne prévoit pas de représentation proportionnelle intégrale au sein des conseils.

Aujourd’hui, après la victoire de la liste Saurel, la seule vraie opposition est donc représentée par les élus UMP-UDI et par le Front national. En charge de « la politique de l’eau »
Et puis voilà qu’hier vient la confirmation d’une rumeur qui courait depuis quelques jours : René Revol est élu vice-président de l’Agglo au sein de laquelle il siège en tant que maire de Grabels. Il sera en charge de « la politique de l’eau et milieux aquatiques ».

Dans les réunions de bureau de l’Agglo du lundi matin, le co-secrétaire du Parti de gauche va donc côtoyer notamment, sept vice-présidents et un conseiller spécial de droite ou de tendance droite. Dont le sulfureux ex-UMP Jean-Luc Meissonnier, maire de Baillargues. Martine Billard, co-présidente nationale du PG, n’y voit rien à redire. Elle explique ainsi à Montpellier journal : « Ce n’est pas la même chose un exécutif de ville et un exécutif d’agglo. Dans un exécutif d’agglo toutes les communes sont représentées. » Quand on lui fait remarquer que c’est au conseil que toutes les communes sont représentées pas au sein de l’exécutif, elle répond : « Non, les maires ne sont pas tous membres de l’exécutif mais la situation n’est pas la même que dans une commune au niveau de la représentation. » Les électeurs du Front de gauche feront-ils la différence ? Est-elle si fondamentale au point de priver ces électeurs d’une fusion technique donc de représentants ? « Aucun engagement de solidarité »


Mais Martine Billard précise : « René Revol a accepté d’être vice-président uniquement sur un point qui est le retour en régie publique de l’eau dans l’Agglo et avec aucun engagement de solidarité sur le reste de la gestion de l’Agglo. Il a été clair vis-à-vis du président et lui a dit que c’était la seule condition pour qu’il puisse accepter et que s’il y avait une demande d’engagement de solidarité, dans ce cas-là, il n’y allait pas. Lorsqu’il s’agira, par exemple, du vote du budget, et que si René est en désaccord, il ne le vote pas et qu’il y a clash, on verra. » On a quand même du mal à faire la différence entre cette position et la fusion technique avec la liste Saurel pourtant rejetée par le PG.

D’autant que le 26 mars, alors que les rumeurs sur un éventuel marché avec Jean-Pierre Moure sur une vice-présidence, Montpellier journal demande à René Revol : « Donc vous ne voulez pas être vice-président de l’Agglomération quelle que soit la configuration ? » Réponse : « Non, je ne veux pas être vice-président de l’Agglomération. Je ne gèrerai pas un exécutif où je serai amené à voter un budget que je n’approuve pas. En tant que maire d’une ville, je n’ai pas la même liberté que tête de liste politique dans une grande ville donc je m’abstiens sur le budget. Je consulte mon équipe donc je ne suis pas aussi libre que si j’étais à la tête d’une liste Front de gauche mais participer à un exécutif, c’est assumer la responsabilité collective de cet exécutif. » On résume, il y a moins d’un mois René Revol ne voulait pas être vice-président car « participer à un exécutif, c’est assumer la responsabilité collective de cet exécutif ». Aujourd’hui, il a visiblement changé de point de vue. « Il y a des gestes politiques qui sont importants »


On peut également rappeler un épisode qui a secoué le PG en février à propos d’un évènement survenu lors des municipales à Périgueux. Maurice Meillet, le candidat pressenti pour être tête de liste du Parti de gauche, a vu sa candidature rejetée par le PG pour avoir bu un verre de whisky avec l’ancien maire UMP de la ville dans la permanence du futur candidat divers droite.

Réaction alors de Martine Billard : « Quand on postule à être candidat d’une liste au nom du Parti de gauche, il y a des gestes politiques qui sont importants. Vous savez qu’aujourd’hui la population, les électeurs sont beaucoup dans une attitude qui consiste à dire: ‘Oh, les partis c’est tout la même chose, ils sont de connivence.’ À partir de là, pour nous, il est très très important que les actes et les discours soient en cohérence. […] À un moment donné, aux yeux des électeurs, il y a des choses qui ne sont plus compréhensibles. » (France bleu Périgord, 4/02). « Incompréhensible ».

C’est précisément l’adjectif utilisé par Francis Viguié, colistier (Ensemble) de la liste Front de gauche de Montpellier, pour qualifier la décision de René Revol d’accepter une vice-présidence à l’Agglo. Et d’expliquer : « Nous avons eu une discussion au moment des municipales de Montpellier, il y a tout juste un mois, où envisager même la discussion d’une fusion technique avec Saurel correspondait à se vendre et un mois après on est dans une situation où René Revol est dans la majorité et l’exécutif à l’agglomération, dans ce machin qui va de l’UMP jusqu’à lui. »

Pour Francis Viguié, la majorité à l’agglomération du fait de sa nature « composite droite-gauche » ne sera pas « tournée vers les besoins sociaux de la population. Je n’attends pas de l’UMP qu’elle mette la question du logement social au centre de ses préoccupations, je n’attends pas de toute une série de gens là que les questions écologiques, de transports publics, services publics soient au cœur de leur préoccupations. » « Responsabilité de mise en place »
 Et la mise en œuvre de la régie publique avancée par René Revol sur son blog ?

Francis Viguié, lui, ne considère pas que c’est encore un enjeu majeur : « La décision politique a déjà été prise. La position politique était dans le programme, les électeurs l’ont validée donc maintenant il suffit de l’appliquer. Il n’y a pas de responsabilité politique dans cette affaire. C’est une responsabilité de mise en place. » Responsabilité à mettre en parallèle avec « quantité de couleuvres » que René Revol pourrait avoir à avaler du fait de sa présence dans l’exécutif.

Claude Avenante, secrétaire de la section de Montpellier du PCF et colistier de la liste Front de gauche n’est pas tendre non plus avec la décision de René Revol. « Ce qui est étonnant, c’est qu’il a tout fait pour qu’on ne soit pas élus à la mairie et à l’agglo et Monsieur négocie quand même des postes de vice-présidence. Ça peut foutre les glandes. Ça n’arrange pas les choses. À mon avis, il avait déjà négocié avec Moure une vice-présidence. Il mise sur tous les chevaux qui passent. » Ce que, on a vu, René Revol dément. Rappelons quand même que certains de ses proches sont venus soutenir Jean-Pierre Moure lors de son dernier meeting. Et l’explication de René Revol selon laquelle, il s’agirait de démarches personnelles, paraît un peu courte.

Claude Avenante rappelle également que Philippe Saurel proposait au Front de gauche, en cas de fusion technique, « un groupe de cinq à la mairie et cinq à l’agglo sans condition politique donc ça paraît très politicien l’histoire de Revol ». Et dire que les élections européennes approchent. Puis les régionales à propos desquelles, il déclare : « Personnellement, je ferai tout pour qu’il y ait un candidat communiste face à lui. Pour moi, c’est réglé. » Ça n’engage pas le PCF mais ça donne une idée de l’état d’esprit. Et Philippe Saurel, au fait, il pense quoi d’être qualifié de « mégalomane » et d’ « aventurier » par René Revol ? « Ça me fait sourire. Il est pas mal dans son genre lui aussi » (rire). ►

Sollicité hier soir après le conseil d’agglo, René Revol nous a dit : « Je vous rappelle tout à l’heure. » Sans nouvelle, Montpellier journal l’a relancé en début d’après-midi. Sans succès. Courage, fuyons ?

Article du journal: Montpellier Journal
http://www.montpellier-journal.fr/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire